Collections médicales
et d’anatomie pathologique
Les collections médicales et d’anatomie pathologique sont essentiellement composées des collections de l’ancien Musée Dupuytren, constitué en 1835 grâce à un legs de Guillaume Dupuytren, chef des travaux anatomiques de l’Ecole pratique de la Faculté de médecine (1801) et créateur avec René-Théophile-Hyacinthe Laennec de la Société anatomique.
Le musée ouvre en novembre 1835 dans l’ancien couvent des Cordeliers, et réunit alors près de 1000 pièces d’anatomie pathologique. Enrichi par de nombreux apports au cours des XIXe et XXe siècle, notamment ceux de la collection Lannelongue, de la collection Gosset ou de la Fondation Dejerine, le musée Dupuytren a définitivement fermé ses portes en 2016.
Les collections historiques, aujourd’hui conservées au sein de réserves neuves et sécurisées sur le campus Pierre et Marie Curie, sont notamment identifiables dans la base par leur numéro d’inventaire (dont l’acronyme est SU.MD). D’autres collections médicales désormais conservées auprès des collections Dupuytren ont reçu des numéros d’inventaire spécifiques, comme les collections de stomatologie du Musée Pierre Cernéa (SU.MC) ou la collection Pierre Marie, dédiée à la neuropathologie (SU.PM).
Les collections médicales et d’anatomie pathologique rassemblent ainsi aujourd’hui plus de 30 000 spécimens et objets couvrant différentes typologies, telles que les préparations anatomiques (humides ou sèches), des cires anatomiques, des lames histologiques, des plaques photographiques, des œuvres d’arts (graphiques ou sculptées) et des instruments, ainsi qu’un important fonds documentaire et d’archives (XVIIIe-XXe siècles).
Les restes humains représentés dans les collections sont protégés par une pluralité de textes de lois (CG3P, Code du Patrimoine, lois de bioéthiques, article 16-1 et 16-1-1 du Code civil, etc.) mais également un certain nombre de recommandations et de codes de bonnes pratiques (ICOM, OCIM) qui en régissent la gestion, la conservation ainsi que la valorisation :
« Les collections composées de restes humains ou d’objets sacrés ne seront acquises, exposées et étudiées qu’à condition de pouvoir être conservées en sécurité et traitées avec respect. Cela doit être fait en accord avec les normes professionnelles et, lorsqu’ils sont connus, les intérêts et croyances de la communauté ou des groupes ethniques ou religieux d’origine et avec le plus grand tact et dans le respect de la dignité humaine de tous les peuples »
Règles 2.5, 3.7, 4.3 https://www.icom-musees.fr/ressources/code-de-deontologie
Ces collections sont également soumises aux mêmes règles d’inaliénabilité, d’incessibilité et d’imprescriptibilité que tout autre objet muséal protégé par le Code du patrimoine ou le Code général de la propriété des personnes publiques.
Elles présentent un intérêt indiscutable pour l’histoire de l’humanité, à la fois d’un point de vue culturel et biologique. Elles sont régulièrement mobilisées dans le cadre de recherches en paléoépidémiologie, biologie, et virologie. Elles constituent par ailleurs des sources essentielles pour la recherche dans des champs aussi divers que l’histoire, l’histoire culturelle et l’histoire de la médecine, l’histoire de l’art, l’histoire des techniques de fixation et de conservation, les humanités biomédicales.
Certaines pièces et certains documents constituent également les seules traces archivistiques d’individus, appartenant majoritairement aux classes populaires, dont le parcours ou la trajectoire ne sont documentés par aucune autre archive. Enfin, l’approche éthique des pièces appartenant aux collections médicales comporte également une dimension mémorielle, la « mise en collection » des individus s’étant généralement faite, sauf exception rarement documentée, sans leur consentement et en dehors des cadres et des formalités contemporaines associés au don du corps à la science.